Potosi et ses mines.

Publié le par arnaudetlaura

Notre 3ème étape bolivienne est la ville de Potosi, 4090m d'altitude, cité coloniale classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Et très pentue! Absence totale de souffle lorsqu'on déambule dans ses rues (probablement l'altitude combinée aux immondes effluves des gaz d'échappement, kof! kof! on crache nos poumons!).

 

Potosi est le symbole du pillage colonial espagnol par excellence. Elle est dominée par le cerro Rico, qui regorgeant d'argent, fut exploité par les Espagnols jusqu'à quasi-épuisement (mais aussi par la France). Nous vous passons les détails peu glorieux sur l'exploitation des indiens et même le commerce triangulaire. Une ville historique donc, et assez rude.

 

 

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Après maintes hésitations éthiques, nous avons visité les mines qui sont toujours en activité (extraction du Zinc essentiellement), mais actuellement chaque groupe de mineur exploite son filon à son compte sous couvert d'une taxe auprès de la coopérative des mines, sans compter qu'il doit financer l'achat de son matériel (dynamites, lampes, tenue de travail...). Un travail de forçat, pour un salaire dérisoire, et une espérance de vie de 45 ans (silicose, asbestose à cause de l'amiante, accidents dûs aux explosions...).

 

Cette visite est un choc : de telles conditions de travail au XXIème siècle sont déroutantes! 

 

Par ailleurs, une telle visite serait probablement interdite en France, mais je sais pas si en Bolivie ils ont des normes de sécurité... Pour preuve, petite sueur froide déjà en voyant l'entrée de la mine (ah oui! quand même!).

 

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Et à l'intérieur c'est la même, on se croirait dans les vieilles mines au Far West : sous-bassements en cours d'effondrements, gouffres en plein milieu du chemin, cables en tous sens, ruissellement de substances étranges...

 

Et tout à coup surprise! A priori les mineurs sont en train de progresser une galerie : 13 détonations énormes, avec le souffle de la déflagration en pleine face, le choc dans les jambes, les graviers qui dégringolent au-dessus de nos têtes, une compatriote belge qui devient hystérique... A ce moment, on s'est regardé avec Arnaud en se demandant : "mais qu'est ce qu'on est venu se fourrer dans cette m....!" et on s'est aussi dit que nos parents nous auraient jamais autorisé à faire ce genre de choses! (bonjour au passage!)

 

 Mais on s'en est sortis! Et avons appris plein de choses, notamment que ça carbure à l'alcool à 96° à l'intérieur : boire de l'alcool pur et en offrir au déite El Tio (le diable qui règne dans les mines mais aussi protecteur des mineurs) avec des feuilles de coca toutes les semaines est censé faire extraire des minerais purs également... Et puis ici, il n'y a pas d'ingénieurs pour dire où placer les charges de dynamite, c'est à l'ancienneté (et un peu à l'arrache, mais je crois que en Bolivie, c'est à peu près tout à l'arrache de toutes façons...).

 

 

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Nous profitons de cet article pour passer le bonjour à Yannick de Blagnac, que nous re-croisons depuis, à chacune de nos étapes. Merci pour tes photos et bonne continuation pour la suite de ton voyage, sois prudent sur la route! Et qui-sait, à bientôt sur le Capitole?

Publié dans Bolivie

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C
Sûr que vous n'oublierez jamais cette plongée dans le ventre de la terre ni le sort de ceux qui y travaillent.
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